Et si ralentir n’était pas une faiblesse… mais une stratégie ? Et si parler à l’émotion avait plus d’impact que d’optimiser ses balises SEO ? Dans cet article, je te parle de mon expérience et du Pourquoi j’ai créé la série « C’est à qui que tu parles ? » – J’en ai profité pour en faire un manifeste en faveur d’un marketing posé, incarné et émotionnel.
(La série est disponible sur Youtube Shorts en playlist ou sur Instagram en Reels)
Introduction : Pas une campagne, une rencontre
Je n’ai pas conçu cette série comme une stratégie marketing. Pas dans le sens classique, en tout cas. Il ne s’agissait pas de remplir un calendrier éditorial ou de cocher une case LinkedIn pour « tenir le rythme ». J’ai conçu cette série comme on écrit un scénario : avec une intention narrative, une voix, une émotion. Car avant d’être accompagnant, j’ai été aussi scénariste et réalisateur. Et ce bagage m’a enseigné une chose essentielle : ce n’est jamais le pitch qui touche, c’est la résonance intérieure.
« C’est à qui que tu parles ? » est une série de huit portraits émotionnels et archétypaux (+un épisode spécial de clôture). Elle s’adresse à des indépendants atypiques : les artistes en veille, les visionnaires à contretemps, les multipotentiels inquiets, les contestataires épuisés, les résilients tenaces, les anti-marketing endurcis… Pas pour leur vendre une offre. Mais pour leur tendre un miroir.
Et pour moi, c’est là que commence le vrai marketing. Le slow impact marketing (ou on pourrait le nommer en français, avec un peu de créativité : le marketing d’écho).
La saturation actuelle : du contenu à l’asphyxie
Sur les réseaux, tout va (trop) vite. Des formats de 30 secondes qui clignotent. Des reels qui copient des trends. Des injonctions à « booster ton CA en 5 étapes ». Le marketing digital semble devenu une course à la visibilité sans profondeur.
Mais voir n’est pas ressentir.
Et être vu ne signifie pas qu’on crée du lien.
Des études récentes (Verbit.ai, 2024) montrent que plus de 80 % des vidéos sont regardées sans le son. Que la durée moyenne d’attention est passée sous les 6 secondes. Que l’authenticité est désormais le critère numéro un dans la confiance envers une marque (Indexel, 2023).
Alors… comment créer du contenu qui ne fait pas que passer ? Qui reste ?
Ma réponse : en ralentissant.
Le slow impact marketing : une fusion singulière
Je me suis rendu compte que ma pratique réunissait des éléments de plusieurs tendances récentes :
- Le slow content : produire moins, mais mieux. Avec du sens. Avec un rythme respirable. (cf. MyMarketingToolbox, 2024)
- Le marketing émotionnel : parler au vécu, à l’intime, pas à l’analyse froide ou à la peur.
- Le storytelling identitaire : incarner une voix, une trajectoire, pas une image désincarnée.
- Le branding sensible : assumer ses nuances, sa voix, ses paradoxes.
Mais je ne retrouvais jamais cette synthèse-là, telle que je la ressentais. Alors j’ai décidé de la nommer.
Le slow impact marketing, pour moi, c’est ça :
« Créer du contenu lentement, intentionnellement, pour générer un impact durable. Non pas capter une attention fugace, mais déclencher un mouvement intérieur. »
C’est un marketing qui ne se contente pas de performer.
Il cherche à transformer.
Pourquoi l’émotion est stratégique (et pas accessoire)
Je le dis souvent : la singularité ne se pense pas, elle se ressent.
C’est exactement ce que m’a appris le cinéma. Une émotion bien placée vaut mille arguments. Ce n’est pas un gadget : c’est un canal de transmission d’information profonde.
Quand j’écris ou réalise, je cherche la justesse émotionnelle. Dans l’accompagnement, c’est pareil : je ne veux pas juste comprendre mes clients, je veux les rejoindre là où ça palpite.
C’est donc une évidence : je parle à l’émotionnel. Parce que c’est là que les décisions les plus puissantes se prennent. Parce que c’est là qu’un positionnement devient vivant. Parce que c’est là que la confiance se crée.
Et surtout : parce que c’est là que je les reconnais.
Les archétypes sont des portes sur nos mondes
On pourrait croire que j’ai enfermé mes clients de cœur dans des cases. Mais c’est tout l’inverse. Un archétype n’est pas une case, c’est un accès. Une façon de traverser ce qui nous semblait flou, confus, ou trop grand pour être nommé. Les archétypes que j’ai utilisés sont des leviers de résonance.
Le multipotentiel en feu. Le visionnaire qui doute. Le résilient cabossé. L’anti-pub saturé. Le contestataire lucide. Le créatif sensible. Le chercheur d’excellence. Celui qui veut simplement être cohérent.
Ces figures parlent à l’émotionnel sans détour. Et chaque vidéo est une tentative de dire : « Je te vois. Et je sais ce que tu traverses. »
Bien sûr, chaque humain est plus complexe que l’archétype. Mais l’archétype est un point d’entrée. Une main tendue. Une étincelle dans le regard.
Et derrière, il y a l’accompagnement : personnalisé, sensible, entier.
Ce que cette série a enclenché (et va continuer d’ouvrir)
Cette série, c’est plus qu’un projet de communication. C’est une posture incarnée.
- Elle m’a permis de clarifier ma cible sans forcer une niche artificielle.
- Elle m’a offert des retours sincères et engagés : des messages privés et des prises de contact spontanées.
- Elle a donné une voix à ceux qui se sentent souvent périphériques dans le marketing habituel.
Elle continue à vivre, à circuler, à semer. Parce que ce n’est pas une série sur un produit. C’est une série sur des gens. Et ces gens, ce sont mes futurs clients, mes alliés, mes semblables.
Et la rentabilité, dans tout ça ?
Je sais que certain·es lecteurs ou professionnels pourraient se poser une question légitime : Est-ce que cette approche “slow impact” est compatible avec les réalités économiques d’un projet ou d’une entreprise ?
C’est une question précieuse — et j’y consacrerai surement un article plus approfondi. Mais je peux déjà dire ceci : Slow Impact ≠ Low Impact.
Bien au contraire, la lenteur stratégique — quand elle est choisie, assumée et structurée — peut s’avérer bien plus rentable à long terme que la performance précipitée. Moins de burnout, plus de fidélité. Moins de clics, plus de transformations. Moins de visibilité artificielle, plus d’autorité naturelle.
Pour résumer : moins de bruit, plus d’écho.
Conclusion : Un marketing qui laisse une trace (et qui respecte l’humain)
Je ne crois pas au marketing qui crie plus fort.
Je crois au marketing qui écoute mieux.
Je crois à la lenteur choisie, à la parole incarnée, au frisson discret qui bouleverse plus qu’un effet spécial.
Alors si tu fais partie de celles et ceux que cette série a frôlés, émus, fait réfléchir… sache que ce n’était pas un accident. C’était volontaire.
Et si tu veux aller plus loin, pour poser un projet qui t’appartient vraiment — humain, stratégique, aligné — je suis là.
Pas pour t’imposer une méthode. Mais pour t’aider à écrire la tienne.
PS : Je partage ces références pour ceux qui, comme moi, aiment creuser le fond des choses. Parce que la singularité ne se décrète pas, elle s’étaye.
Sources & inspirations utiles :
SproutSocial – 2024 Social Media Trends https://sproutsocial.com/insights/social-media-trends/
Pour appuyer l’importance de la vidéo courte, du contenu authentique et de la communication émotionnelle.
Verbit – Why Captions Matter https://verbit.ai/blog/why-captions-matter/
Pour illustrer la nécessité d’ajouter des sous-titres aux vidéos (impact sur la rétention et l’accessibilité).
MyMarketingToolbox – Slow Content vs Fast Content https://mymarketing-toolbox.com/slow-content-la-strategie-digitale-durable/
Pour approfondir le concept de slow content dans une stratégie qualitative à long terme.
Comarketing News – 60% des consommateurs choisissent les marques authentiques https://comarketing-news.fr/les-consommateurs-attendent-des-marques-plus-daudace-et-dauthenticite/
À propos de la demande croissante d’authenticité et de valeurs incarnées dans la communication.
310Creative – What is Inbound Marketing? https://www.310creative.com/blog/inbound-marketing-definition
Pour appuyer la stratégie d’attraction par le contenu de valeur, sans prospection intrusive.
Presentation Zen – Kinetic Typography for Emotional Impact https://www.presentationzen.com/presentationzen/2010/01/kinetic-typography.html
Une ressource pour comprendre comment la typographie animée peut renforcer la narration émotionnelle.
Indexel – Le marketing post-Covid : retour à l’essentiel https://www.indexel.com/dossiers/marketing-post-covid-quelle-place-pour-la-sincerite/
Une réflexion utile sur la fin du marketing bullshit et le besoin de sincérité relationnelle.
LinkedIn Business – Future of B2B Content https://business.linkedin.com/marketing-solutions/blog/b2b-beat/2023/future-of-b2b-content-marketing
Pour démontrer que même en B2B, la vulnérabilité, l’émotion et la narration personnelle prennent le dessus.